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Le journal d'une petite pomme
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30 mars 2008

Portrait, aussi autoportrait

23804932_pSamedi dernier, le directeur de l'Institut Van Gogh, Monsieur Dominique Janssens est venu nous donner une présentation. Puis, notre professeur, une dame francaise très gentille, nous a demandé de choisir un des ouvrages de Van Gogh, et de préparer quelques mots pour le présenter à  la semaine prochaine...J'ai choisi Le Portrait du docteur Paul Gachet. En fait, je ne connaissais pas grande-chose sur les ouvrages de Van Gogh:((( Grâce à l'Internet, J'ai trouvé des informations:)

Mai 1890 : Van Gogh, qui venait de quitter Saint-Rémy-de-Provence pour s'installer à Auvers-sur-Oise, y faisait la rencontre du docteur Paul Ferdinand Gachet, qui avait été recommandé à son frère Théo par Camille Pissarro. Ami de Cézanne et de Guillaumin, aquafortiste, amateur de peinture impressionniste, très lié avec le graveur, Charles Méryon, dont il avait suivi la folie, préoccupé de psychiatrie, auteur d'une thèse sur la Mélancolie, le docteur Gachet devait nécessairement ne pas manquer de s'intéresseré Van Gogh, malade et artiste. Il a 62 ans quand Van Gogh peint son portrait. Leurs rapports semblent avoir été complexes et empreints, de la part de Van Gogh,  d'ambivalence identificatoire:

J'ai vu M. le Docteur Gachet qui a fait sur moi l'impression d'être assez excentrique, mais son expérience de docteur doit le tenir lui-même en équilibre en combattant le mal nerveux, duquel il me paraît attaqué au moins aussi gravement que moi. (…)

J'ai trouvé dans le docteur Gachet un ami tout à fait et quelque chose comme un nouveau frère, tellement nous nous ressemblons physiquement, et moralement aussi. Il est très nerveux et beaucoup bizarre lui-même.

De son côté, Gachet semble avoir perçu le peintre hollandais comme un mélancolique. Fin mai 1890, Van Gogh écrit de  lui à son frère:

Il m'a dit que si de la mélancolie ou autre chose deviendrait trop forte, il pourrait bien encore y faire quelque chose pour en diminuer l'intensité, et qu'il ne fallait pas se gêner pour être franc avec lui. Eh bien ce moment là où j'aurai besoin de  lui peut certes venir, pourtant jusqu'à aujourd'hui cela va bien.

Sur ce tableau, entre les doigts du praticien mélancolique, une branche de digitale, d'ailleurs, table rouge, casquette blanche, chevelure rousse, vareuse bleu outre-mer: les couleurs du tableau ne sont pas en apparence les couleurs terreuses, noires ou grises, propres à l'élément de la mélancolie.Mais ce chromatisme éclatant est aussi celui de l'intensité des émotions et de la profondeur du vécu. Dans la composition basculée et instable, dans la stridence de la couleur, l'artiste cherche à exprimer la douloureuse et violente angoisse, l'ardeur spirituelle, la recherche de l'espérée qui l'étreignent. Pour Van Gogh, c'est peut-être également les émotions de lui-même. "J'ai cherché à exprimer avec le rouge et le vert les terribles passions humaines", ainsi Van Gogh commente-t-il Café de nuit  à Arles,  une toile de 1888.

Docteur Gachet l'entourait de soins attentifs, une affection solide, mais plus l'ami que le praticien n'avait le pouvoir d'empêcher la tragédie intérieure qui déchirait Vincent et peu de temps après avoir peint cette toile il se tuera, faute de trouver un moyen de traduire son inquiétude philosophique.

Donc, Je crois que, ce portrait, nous pouvons le considérer également comme un autoportrait!

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N
Oui, tu as raison, ça ressemble beaucoup à un autoportrait !<br /> La toile du "café de nuit" est magique... je l'adore ! <br /> Félicitations à toi : tu as un bon niveau de compréhension en français pour appréhender ce genre de présentation : ça devait ressembler à une conférence ?
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